Ambiance des grands jours hier à la bourse du travail de Treichville, siège de l'union générale des travailleurs de Côte d'Ivoire (Ugtci).On lisait de la joie sur les visages de ces travailleurs. Pour l'exprimer, ils se sont mis à danser et à chanter sur le podium qu'ont dressé les responsables de l'Ugtci pour la circonstance. Les maquis situés aux alentours ont fait le plein. Du côté de la Fesaci dont le siège est situé à côté de cacomiaf, des militants des syndicats de base (Synacass-ci, Synares, Synesci etc.,) ont aussi massivement effectué le déplacement, malgré leur exclusion à participer la fête du 1er mai à la Présidence de la République depuis 1993.
Les festivités de l'UTGCI à la bourse du travail.
L'auditorium Adiko Niamkey s'est avéré exiguë pour contenir les nombreux travailleurs qui ont effectué le déplacement à la bourse du travail de Treichville pour célébrer la fête en présence de M. Adama Coulibaly, directeur de cabinet au ministère d'Etat, ministère de l'emploi et de la solidarité représentant le ministre Gilbert, Kafana, de Albert François Amichia, maire de Treichville, du doyen Adé Mensah. Au titre des résolutions, on retiendra qu'au niveau de la sécurité les responsables de l'Ugtci ont relevé que le fait que le gouvernement ne maîtrise pas les Frci est une situation très préoccupante malgré la présence des trois unités spéciales créées. Sur cette question l'Ugtci espère que ces unités spéciales apporteront des solutions aux attentes des populations. Sur le sujet relatif à la cherté de la vie, les travailleurs estiment que la lutte contre la vie chère mise en place par le gouvernement n'a eu aucun effet. Et la hausse des prix des produits est liée aux multiples barrages dressés par les Frci. La hausse du prix de l'eau et de l'électricité a été vivement décriée. Sur la question les travailleurs ont souhaité que les prix baissent parce que les salaires du secteur privé n'ont pas augmenté depuis belle lurette. Idem pour les fonctionnaires dont le salaire est bloqué depuis plus de 30 ans. A ce sujet l'Ugtci a demandé avec insistance la baisse du prix de l'électricité et de l'eau, du transport, du butane, du riz, de la viande etc. Il faut le souligner, la résolution relative à la cherté de la vie a été vivement applaudie par les travailleurs. Quant à la résolution relative à la relance économique et à la création d'emplois, le constat de la plus vieille centrale syndicale est clair et net. L'Ugtci estime que le taux de croissance est quasi-nul. Le chômage galope autour de 44% de la population active ; 50% des Ivoiriens vivent en dessous du seuil de pauvreté avec moins d'un dollars ; 80.000 emplois perdus et 750 entreprises sinistrées. Face à cette situation l'Ugtci demande au chef de l'Etat Dramane Ouattara de mettre en œuvre de façon urgente et diligente son projet de société qui fait une place de choix tant à la création massive d'emplois qu'à la baisse de la pauvreté en côte d'Ivoire. Une résolution a également demandé la révision de l'IGR et faire du 08 mars dédiée aux femmes, un jour chômé et férié.
La Fesaci : Le gouvernement veut faire de la Mugefci sa caisse noire
La Fesaci, par la voix de son Sg par intérim Kouamé Kra Félix n'a pas porté de gants pour dénoncer l'attitude du gouvernement qui a exclu son organisation des festivités du 1er mai au palais de la présidence de la République. La première du genre depuis 1993.Pour le Sg de la Fesaci cette situation traduit la conception du gouvernement sur l'exercice des libertés et droits démocratiques. Au cours de cette conférence de presse, le conférencier est revenu sur l'occupation du siège de sa centrale par des hommes armés depuis le mois d'août 2011.Pis, il a indiqué que ce sont ces éléments armés constitués de volontaires qui ont installé la dissidence (Traoré Dohia) en toute illégalité.
Et ce malgré les décisions de justice portant le N°165Í3/2008-CIV 3A du 04/06 /2008 du tribunal de première instance et N° 574/CIV 6/B du 28/07 /2009 de Cour d'Appel), le gouvernement continue de se fourvoyer en foulant au pied les décisions de justice. Selon l'orateur qui a qualifié Traoré Dohia d'usurpateur parce ¿que condamné par la justice que le gouvernement s'obstine à protéger au détriment des responsables légaux. Mieux, il a tenu à rappeler qu'à l'époque c'est Me Ahoussou Kouadio actuel premier ministre qui était l'avocat conseil de Traoré Dohia dans le conflit qui les opposait. Sur le cas de la mise sous tutelle de la Mugefci, il a rappelé que la mutuelle des fonctionnaires n'est pas en faillite pour qu'on la mette sous tutelle."C'est une récupération parce que le gouvernement veut faire de la mutuelle sa caisse noire" s'est-il indigné. Se prononçant sur le licenciement massif et abusif du secteur parapublic, il a dénoncé le fait même qu'on licencie et qu'on recrute en même temps malgré les motifs d'effectifs jugés pléthoriques, masse salariale qualifiée de budgétivore et personnels qualifiés inadaptés aux missions et emplois. Sur la question de l'absence du chef de l'Etat, il a indiqué qu'il aurait souhaité qu'il soit là pour vivre la souffrance des travailleurs. Selon lui, son absence est un manque de respect pour les travailleurs et une fuite de ses responsabilités en ce jour de commémoration du travail dans le monde.